Yeshua / Jesus speaks / La parole ressucitée
Poem / essay by Albert Russo from his novel Eur-African Exiles
I, Yeshua ben Yosef, son of our beloved Myriam,
turn to you who have forsaken and betrayed me,
you who claim to be such good Christians,
all the while you have tried to erase the Jew in me,
either out of habit or out of sheer ignorance,
for let it be known, now and forever:
the enemy of my People is my enemy.
2000 years have passed before a pope
has asked for forgiveness.
It is never too late, you will say
it may not be too late for your children
or for the generations to come,
but it is far too late for the countless brothers and sisters
who were chased, tortured and murdered
by the Spanish and Portuguese Inquisitors.
It is far too late for the tens of thousands of brothers and sisters
who were persecuted and killed
during the Russian and the Polish pogroms.
It is far too late for all those millions of brothers and sisters
who were treated like animals, tormented and then gassed
by the Nazis, who thus perpetrated history’s most diabolic crime;
as it is much too late for the numerous refugees whom the Allies
turned away during WWII, as they desperately
sought a haven on their shores.
Was then Jewish life, as a French neo-fascist still insists today,
just a mere detail, too negligible to consider?
It appeared so.
I have always maintained that I was the son of man,
as is every Jew who is made in the image of his Creator.
Yet, you have declared that I was the Son of God.
In reality, I was a simple man who loved his neighbor
as much as he despised the profiteers and the hypocrites,
and like any rabbi, I would praise the Lord every Shabbat,
at the synagogue which you converted into a church,
though it had never been my intention to transform the House of God.
I was a man who celebrated the holy days
of Pessah, of Rosh Ashana and of Kippur,
the definitions of which you should go and relearn.
So few of you still remember why we celebrate
the Christian New Year’s Day: ’tis my circumcision,
Because, as with all little Jewish boys,
It is performed eight days after birth,
in my case, the very day of Christmas.
Had I happened to come back to earth between 1940 and 1945,
I would undoubtedly have ended up in a gas chamber,
For, after having stripped me of my clothes,
and checked my private parts,
my future Executioners would have seen that I had no foreskin.
It was the Romans who crucified me,
but you persisted in accusing my people,
as if any one could kill God.
Call me therefore by my true name, Yeshua,
which you have translated to Jesus.
The Torah is the foundation of Christian Civilization,
but you keep calling it the old testament,
What then are the Gospels, a fabrication, plagiarism?
Traduttore, traditore, say our Italian friends,
Like all the words you have put in my mouth,
diverting them from their original meaning.
I will forgive you, poor sinners, yes, I will forgive you,
The day you will love me in all sincerity,
The day you will love my People as yourselves.
Remember the Righteous men and women, throughout the centuries,
they were the best of Christians, Muslims, Hindus and Buddhists,
the best of animists, agnostics and atheists,
In fact they were all my sisters and my blood brothers.
They have risked their lives in order to snatch my co-religionists
from the claws of their executioners,
they, who often wore around their necks a small cross with my effigy,
Did they know, the wretched, that it was me
They were crucifying again each time?
The Righteous acted out of compassion
And since every human being is made in the image of his Creator
he or she has the free will
To transform himself into a murderous Cain
Or a good and virtuous Abel
La parole ressuscitée
poème / essai d’Albert Russo tiré de son roman Exils Africains
Moi, Yeshua ben Yosef, fils de Myriam la bien-aimée,
Je me tourne vers vous tous qui m’avez si longtemps trahi, Vous qui,
Tout en prétendant être de bons chrétiens,
Avez voulu éradiquer le juif en moi,
Car, sachez-le, tout ennemi de mon Peuple est mon ennemi Il a fallu 2 000 ans pour Qu’un pape lui demande pardon, Et tant mieux, il n’est jamais trop tard, me direz-vous,
Il n’est peut-être pas trop tard pour vos enfants
Ou pour les générations qui suivront,
Mais il est beaucoup trop tard pour tous ceux que L’Inquisition espagnole a chassés,
Torturés, convertis ou massacrés, Il est beaucoup trop tard pour tous ceux qui,
Par dizaines de milliers, ont été persécutés et ont péri Durant les pogroms de la ‘Sainte’
Russie, de la Pologne et d’ailleurs, Il est beaucoup trop tard pour ces millions de frères et
De sœurs Qui ont été embarqués vers les camps d’extermination par les nazis, Lesquels
Ont perpétré le crime le plus abominable De l’histoire de l’humanité, Enfin, il est
Beaucoup trop tard pour tous ceux que les Alliés De la Seconde Guerre mondiale ont
Rejetés de leurs côtes, Alors qu’ils les savaient en danger de mort…
Si la Shoah, comme ce politicien néo-fasciste continue de le clamer Sans vergogne, reste
Un détail de l’Histoire, ne répète-t-il pas Ce que les généraux des armées victorieuses Pensaient tout bas Je le crois, sinon mon Peuple n’aurait-il pas été épargné ?
J’ai toujours affirmé que j’étais le Fils de l’Homme, Comme tout juif qui a été façonné à
L’image de son Créateur, Tandis que vous m’avez consacré Fils de Dieu, J’étais en réalité
Un être simple qui aimait son prochain, Autant que je méprisais les profiteurs et les
Hypocrites, Et, comme tout rabbi, j’allais prier à la synagogue le Shabbat, Afin de
Chanter les louanges d’Elohim,
Cette synagogue que vous avez convertie en église,
Alors que ça n’a jamais été mon intention de transformer la Maison de Dieu,
Je m’y rendais durant les fêtes de Pessah, De Rosh ha-Shana et de Kippour, nos jours
Les plus saints, Il serait bon que vous vous les réappropriiez,
Ou du moins que vous en connaissiez le sens
Si peu d’entre vous se souviennent encore de la raison Pour laquelle on fête
Le jour de l’an chrétien : ma circoncision, Car, comme pour tous les petits garçons juifs,
Elle s’accomplit Huit jours après la naissance – dans mon cas, le jour de Noël.
Et s’il m’était arrivé de redescendre sur terre entre 1940 et 1945, J’aurais sans
Aucun doute échoué dans une chambre à gaz, Après avoir été dépouillé
De mes vêtements, afin que mes futurs Bourreaux pussent vérifier mes parties intimes
Et confirmer l’absence du prépuce
Ce sont les Romains qui m’ont crucifié,
Mais vous persistiez à accuser mon Peuple, Comme si l’on pouvait tuer Dieu
Appelez-moi donc par mon vrai nom, Qui est, je vous le répète, Yeshua,
Nom que vous avez traduit par Jésus, Comme la Torah, qui est le fondement de la
Civilisation chrétienne, Et s’il s’agit, comme vous le maintenez, d’un ancien testament,
Que sont alors les Évangiles, une affabulation, un plagiat ?
Traduttore, traditore, disent nos amis italiens,
Comme chacune des paroles que vous avez mises dans ma bouche,
Les détournant si souvent de leur sens originel
Je vous pardonnerai, pauvres pécheurs,oui, je vous pardonnerai,
Le jour où vous m’aimerez en toute sincérité,
Le jour où vous aimerez mon Peuple comme vous-mêmes, Souvenez-vous de ces Justes qui, tout au long des siècles,
– ils étaient les meilleurs des Chrétiens, des Musulmans, Des Hindous et
Des Bouddhistes, les meilleurs des animistes, Des agnostiques et des athées,
En fait ils étaient tous mes sœurs et mes frères de sang –
Ont tant de fois risqué leur vie afin d’arracher mes coreligionnaires
Des griffes de leurs bourreaux, lesquels portaient souvent
Autour de leur cou une petite croix avec mon effigie,
Savaient-ils, les misérables, que c’était moi
Qu’ils crucifiaient à nouveau à chaque fois?
Les Justes, eux, ont agi par compassion et par amour,
Car chaque être humain a été façonné à l’image de son Créateur
Mais tout homme possède le libre arbitre
De se transformer en un Caïn meurtrier
Ou en un Abel bon et vertueux
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